Nouvelle-Aquitaine (Pyrénées-Atlantiques) Exclus des ZDS
En faisant leurs plans d’investissements, Dominique Sabarots et Thierry Lahargoue n’avaient pas prévu la fin des ICHN.
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Dominique Sabarots est éleveur à Bardos, au Pays basque. Avec 250 brebis laitières (38 000 l) sur une SAU de 64 ha, dont 57 ha de prairies, l’EARL a dégagé 12 500 € de revenus disponibles en 2017. Mais avec la réforme des ZDS (zones défavorisées simples), sa commune est sortie de la carte et l’éleveur va perdre 10 500 € d’ICHN (indemnité compensatoire de handicaps naturels), dont 5 000 € de primes à l’herbe.
« Comme 70 % de mes terres sont à Bardos, je perds aussi les indemnités compensatoires sur mes 26 ha situés en zone de montagne », a-t-il précisé le 19 juin, lors d’une conférence de presse. À ses côtés, Thierry Lahargoue, trente et un ans, est également exclu. En 2014, il s’est installé hors cadre familial, grâce à Dominique. En entreprise individuelle, Thierry a repris l’atelier bovin lait. Il possède 40 vaches laitières (280 000 l), 37 ha, dont 15 ha de prairies, et a monté un atelier de canards prêts à gaver en 2016 (3 bandes de 2 200 canards). « Ma production laitière n’est pas rémunératrice, dit-il. Je vis du revenu généré par les canards. Je touchais 3 500 € d’ICHN et je bénéficiais d’une dotation jeune agriculteur plus élevée. Dans mon plan d’entreprise, je dois atteindre 13 000 € de revenus. Il n’est pas sûr que j’y arrive. »
Les deux éleveurs ne voient pas comment ils pourront compenser cette perte financière. « Nous sommes sur des reliefs vallonnés, avec des sols séchants, difficiles à cultiver, résume Dominique. Ici, que faire d’autre, hormis valoriser l’herbe en lait ? »
Un plan B
Dans les Pyrénées-Atlantiques, la nouvelle carte des ZDS a exclu 750 exploitations. La FDSEA réclame une mise en place urgente du « plan B » promis par le ministre de l’Agriculture. « Il faut que les mesures agroenvironnementales évoquées soient connues pour septembre, demande son président, Bernard Layre. Nous souhaitons des compensations de fonctionnement, pas seulement des mesures d’investissement, qui endetteraient davantage les agriculteurs. »
Hélène QueninPour accéder à l'ensembles nos offres :